mercredi 2 décembre 2009

Ascension du Pico Pan de Azúcar

El parque nacional Sierra de la Culata :
Après avoir attendu la buseta au centre de Mérida entre la avenida 2 y la calle 19, après s’être fait piquer les places parce qu’on ne faisait pas la ‘’cola’’ au bon endroit, et après avoir re-attendu une autre buseta, nous voilà enfin calés, les sacs sur le toit. La route monte, monte, monte sur environ une heure, on quitte peu à peu la strate des arbres et de la végétation luxuriante pour atteindre les dernières maisons del Valle-La Culata à 3000m. La route s’arrête là, et un chemin vert grimpe dans la fraîcheur du páramo.
Le souffle court mais le pas alerte, nous grimpons en quatre heures les 800m qui nous séparent de la cascade. Le paysage se compose essentiellement de vastes prairies, de rares arbres, de quelques vaches et de cours d’eau.
Nous montons le camp au fond de la vallée, profitons d’un dernier rayon de soleil pour nous débarbouiller à l’eau glaciale du torrent, puis allons faire la cueillette de bois au pied de la cascade.
La nuit et le froid arrivent bien vite, le mal de crâne dû à l’altitude aussi. Nous préparons les soupes et plats de pâtes sur l’unique réchaud. Heureusement qu’on avait pensé au rhum et aux ‘’club-social’’ (c’est genre Tuc) pour grignoter en attendant ! Attirés par le feu comme des insectes en manque de chaleur, nous ne nous en éloignons que si nécessaire tant le froid nous saisi déjà jusqu’aux os. Les nuages jouent à cache-cache avec la lune et finissent par nous offrir un spectacle nocturne peu ordinaire : un immense rond parfait se dessine tout autour mais à bonne distance de l’astre nocturne… C’est beau, mais malheureusement moins vital à cet instant que les flammes crépitantes.
21h… bon allez, assez trainé, on va au fond du duvet voir s’il y fait plus chaud ?
Sommeil léger, trop froid aux pieds, je ne sais comment me tourner pour me caler…



6h00, l’énorme bûche nous a gardé suffisamment de braises pour raviver le feu et nous faire croire que ca va nous aider à dégeler un peu… Même le lait chaud et le thé ne sont pas d’un grand secours ; mais déjà, les rayons du soleil commencent à envahir la vallée, prometteurs d’un réchauffement prochain…

La vallée de la Culata

A 7h30, nous cachons les sacs inutiles au milieu des frailejones puis toujours engourdis par le froid, quittons les 3800m pour grimper au plus vite pour rattraper au plus vite le soleil.
Vue sur les 5 Aguilas Blancas y frailejones

Le chemin passe par un sentier sablonneux où se trouvent les plus gros frailejones (hauts de plus de 3mètres !). A 4400m, les frailejones ne poussent plus et nous continuons vers le sommet au travers d’un paysage désertique et sablonneux.
Dernière halte avant le sommet...

Ouahou!!!
A 10h30, enfin le sommet! 4680m ! Nous dominons un paysage lunaire et profitons d’une vue magnifique sur les montagnes, les vallées, les lacs et les hauts pics de la sierra Nevada au sud. Il parait qu’il est même possible, par temps très très clair, de voir jusqu’au lac de Maracaibo au nord, ici sous les nuages...

3 photos pour une vue panoramique du sommet sur 180 degrés



La descente se fait tout schuss puis suit le même chemin que la montée.
4h de marche plus tard, nous revoilà en bas, à attendre la buseta en dégustant un grand verre de fresas con crema… le petit plaisir de la victoire sur le Pan de azúcar !


El pico Pan de azúcar, carte d’identité :
Altitude: 4,680 mètres (15,354 feet)
Localisation: Etat de Mérida, Venezuela, Sierra de la Culata, Andes
Coordonnées: 8°48′N 70°59′W / 8 / 8°N 70.983°W / 8.8; -70.983
Premier ascencioniste: Wilhem Sievers, 5 juin 1885

Le pico Pan de Azúcar est le 9ème plus haut sommet du Venezuela et le 3ème plus haut du parc national de la Sierra de la Culata, avec une altitude de 4640m ou 4680m ça dépend des sites. C’est un ancien "glacier" sablonneux, présentant une végétation basse, semi désertique avec des plantes autochtones en abondance, comme par exemple le frailejon. Le pico Pan de Azúcar est un des pics les plus visités et les plus beaux des Andes vénézuéliennes. Il faut se farcir la montée mais la récompense vaut bien l’effort de l’ascension.

Les 5 sommets de la Sierra Navada, de gauche à droite :
El pico Humboldt : 4942m ; celui de gauche avec le glacier
El pico Bonpland : 4883m ; collé au Humboldt
El pico de la Concha : 4922 m
El pico Bolivar : 4.978 m
El pico El Toro : 4.750 m
El pico El León: 4.743 m




Le frailejón est la plante emblématique des Andes vénézuélienne qui s’enorgueillissent de 45 espèces (sur les 300 recensées dans le monde). Cette plante, de la famille des Edelweiss, est constituée de longues feuilles velues et très douces recouvertes d’une espèce de laine qui la protège du soleil à midi et du froid à minuit. Du coup, bien que l’espèce dans los parques nacionales soit protégée, certains trekkeurs, pas assez prévoyants, n’hésitent pas, le froid venu, à s’en faire de moelleux tapis de sol (Bouh ! Pas bien !...)
Entre septembre et décembre (quelle chance pour moi !) elle illumine le páramo de ses grandes fleurs jaunes. Elles poussent d’un centimètre seulement par an… alors quel âge peut bien avoir celle-ci ?...

5 commentaires:

abdé a dit…

C'est un moment agréable car l'évasion est au rendez vous et de plus nous apprenons bien des choses.
C'est très bien continue et à très bientôt........

J-P a dit…

Tes photos sont vraiment magnifiques et quelle aventure! Depuis ton voyage au Pérou je me dis qu'il est grand temps que j'aille randonner dans ces contrées américaines... En tout cas tu m'en donnes l'envie à chacun de tes récits! Merci. A très vite.
Bisous
J-P

Stéphanie a dit…

Merci au guide !!!!!!!!!!! ;-)

Bb. a dit…

Oui c'est clair, merci au guide... et à vous 4 pour ce super WE!

Sandrine a dit…

euh....200 años ?
Tienes mucha oportunidad de hacer este viaje y gracias para estas maravillosas fotos !
Hasta luego !