lundi 28 décembre 2009

Bonne année!

Voila 3 mois déjà passés, je quitte Mérida ce soir pour aller passer la dernière semaine à la plage.
Promis, je finirai de raconter mes dernières virées (les Llanos, los Pueblos del Sur, Los Nevados y las playas) dès que je peux...
En attendant, profitez bien de ces derniers jours de 2009, et à l'année prochaine!

mardi 15 décembre 2009

Venezuela: fiche d'identité

Le Venezuela :
- A une population de 28.199.822 hab.
- A une superficie totale de 916.445 km 2
- Sa capitale s’appelle Caracas.
- On a un décalage horaire de 5h30 en hiver, et de 6h30 en été avec la France. Par exemple, au moment où on vous écrit il est 17h50, et pour vous il est 23h20 !
- A été indépendant le 5 juillet 1811. Avant le Venezuela appartenait à l’Espagne.

Les symboles du Venezuela sont :
- Le drapeau : il est constitué de 3 couleurs : jaune, bleu et rouge.
o Le jaune signifie le soleil du mois de mai.
o Le bleu est la mer et le ciel avec 8 goélands.
o Le rouge représente le sang des héros et la liberté.

- L’hymne national: il s’appelle « Gloria al Bravo Pueblo » et on le chante tous les matins à l’école (entre nous, le chanter chaque matin c’est très ennuyant).

- L’oiseau : il s`appelle Turpial et c’est un oiseau petit et beau. Il est de couleur noir sur le dessus et jaune sur le ventre.
- L’arbre : C’est un grand arbre jaune qui s’appelle Araguaney. - La fleur : Elle s’appelle Orchidée et c’est une très belle fleur violette.
Le Venezuela a aussi des monuments très connus :
- Le téléférique : Il se trouve dans notre ville ! C’est le plus haut téléférique du monde ! Il arrive au sommet du pic Espejo (4.767m). il a été construit par une entreprise française. Malheureusement, il ne marche pas en ce moment.

- Le pic Bolivar : c’est le plus haut sommet du Venezuela avec 4.981m et lui aussi se trouve à Mérida.
Si vous regardez bien la photo, vous verrez l’arrivée du téléférique sur le pic Espejo. - Le Salto Angel : c’est la plus grande chute du monde avec 979m ! Son nom signifie « saut de l’ange ». Le Salto Angel, à la différence du téléphérique et du Pic Bolivar, ne se situe pas à Mérida.
Nous espérons que vous connaissez maintenant un petit peu plus notre pays !

Rédigé par Anel et Mary, élèves à l'alliance.

lundi 14 décembre 2009

Histoire du Venezuela

PREMIÈRE PARTIE : DE LA DÉCOUVERTE PAR LES EUROPÉENS AUX PORTES DE LA DÉMOCRATIE…

Il était une fois un fils parti à la recherche d’une nouvelle terre. Il avait été mandaté par sa famille car cette dernière, qui s’était habituée à vivre dans un grand confort, connaissait quelques difficultés économiques et n’arrivait plus à satisfaire ses besoins exubérants. Cet homme devait donc découvrir une terre qui avait la réputation de cacher de nombreuses richesses afin de palier aux manques de sa famille.

Le fils, brillant mais pas si convaincant que ça au niveau de l’orientation maritime, fit connaître à sa famille une nouvelle terre en 1492 (sur laquelle il n’était pas du tout le premier à fouler le sol, disons-le nous !) qu’il appela les Indes croyant avoir découvert un autre continent.
Il revint plusieurs fois voir sa famille jusqu’à ce qu’en 1498, il foule le sol du continent et d’un territoire qui se fera appeler Venezuela ou « la Petite Venise » du fait des maisons sur pilotis des habitants du lac de Maracaïbo.
Sur ce continent, il y fit venir ses frères et ses cousins qui n’hésitèrent pas à voler, à tuer et à exploiter les peuples de ce Venezuela et des immenses terres qui l’entouraient. Ceux qui ne mourraient pas, ils les forçaient à adopter les croyances de la famille, à payer pour enrichir la famille, à travailler pour eux et à les regrouper en villes afin de mieux les exploiter.
Dans ces nouveaux arrivants, certains s’occupaient de travailler la terre et de former des Haciendas (grandes propriétés) ou des Fincas (petites fermes) tandis que d’autres, les premiers à découvrir les terres, s’occuper d’acculturer les indiens. C’est ainsi que se formèrent les premières villes pour renvoyer la richesse à leur terre natale : Cumaná en 1515 ou Coro en 1527.
Face à l’immensité du territoire, la famille décida de former des provinces afin d’administrer plus facilement les affaires tant commerciales que religieuses : Margarita en 1525, Venezuela dont la capitale serait Caracas en 1636…
Durant presque trois siècles, des membres de la famille venant spécialement de la terre natale s’occupaient de la gestion de ces provinces. Leur loyauté envers leur famille d’origine était totale, leur confort complet.
Parallèlement, aux premiers arrivants de 1498 se succédaient les jeunes générations qui naquirent sur ce nouveau sol. Elles formaient rapidement la grande majorité de la société blanche du pays et les enfants peuplaient les universités tandis que les parents, propriétaires des haciendas et des magasins, faisaient tourner le commerce national. Ces derniers, appelés les créoles car nés sur cette nouvelle terre, avec le développement des idées libérales, la non-reconnaissance de la part de leur famille d’origine et l’augmentation des sommes qu’ils devaient lui donner du fait de la diminution du nombre d’indiens qui payait aussi des impôts, commençaient à vouloir sortir des jupons de leurs parents et à exister en tant que famille indépendante : ils se sentaient dorénavant américains ou vénézuéliens plutôt que espagnols. Leur réalité quotidienne s’était, qui plus est, petit à petit éloignée de celle de leur famille d’origine pour bientôt ne plus rien avoir à voir avec la vie de leurs ancêtres.
Bien entendu, le peuple originaire, les Indiens, continuaient à être exploités, privés de droits dans la réalité, soumis à l’esclavage dans les haciendas, obligés à épouser les croyances de la famille et leur nombre diminuait constamment (ce qui provoquait « l’arrivée » d’esclaves noirs sur cette terre). Ils ne feront malheureusement presque jamais l’histoire de leur terre depuis l’arrivée de ces colons.
À ce moment, l’Histoire voulait que les conflits s’ouvrent petit à petit entre les membres loyaux de la famille et ceux qui souhaitaient prendre leur indépendance et revendiquer leur nouvelle identité. Francisco de Miranda, Simón Bolívar sont deux des libérateurs républicains du Venezuela et des pays qui l’entourent : Colombie, Équateur… La rupture finale avec la royauté d’Espagne ne se fera pas si facilement. Bien que l’acte de déclaration d’indépendance arrive le 5 juillet 1811, ce n’est que 10 ans après que les conflits armés entre royalistes et indépendantiste prendra fin avec bataille de Carabobo en Juin 1821 gagnée par ces derniers.

La dure libération obtenue par cette jeune famille ne viendra pas pour autant résoudre les problèmes de politique collective, la volonté d’indépendance ne signifiant pas union nationale. Bien au contraire, les centres de pouvoir étant laissés vacants, les guerres de clans vont éclater et durer pendant plus de cent ans. Avec d’un côté les conservateurs et de l’autre les libéraux, l’avantage penchant d’un côté ou d’un autre en fonction du positionnement des Caudillos (très riches propriétaires terriens et leader politique, militaire ou idéologique). Chaque camp mènera ses propres révolutions pour accéder au pouvoir. Parmi les présidents les plus connus (tous étant soit proches soit en plein dans la dictature, pour le moins en tout cas dans des exercices du pouvoir autoritaires et autocratiques) citons Antonio GUZMAN BLANCO qui fut président de 1870 à 1887 et qui modernisa le pays, souhaitant par exemple transformer Caracas en Petit Paris par amour pour cette dernière. Il instaura l’instruction publique, gratuite et obligatoire, l’hymne national (toujours le même aujourd’hui), la laïcisation de l’État…
Juan Vicente GOMEZ, président/dictateur (le plus dur de l’histoire du Venezuela) trois fois « élu » entre 1908 et 1935, créa l’armée nationale (il n’y avait auparavant que des armées régionales, bien souvent sous commande des chefs militaires et riches propriétaires terriens (« los caudillos »), qui étaient bien entendu aussi les maîtres politiques de la région !) et fit souffrir au pays une forte répression envers les opposants politiques.

Il faut noter que durant cette période s’étalant de 1830 à 1945, pas moins de 16 constitutions auront vu le jour ! Il va sans dire que les principes changeaient en fonction des courants politiques et idéologiques des « présidents ». Ainsi, après que le vote universel a été établi en 1858 (!!!), il est supprimé par la nouvelle constitution de 1874 puis revient avec celle de 1893, puis repart avec celle de 1901…! Il en est de même pour la durée du mandat : 2 ans, puis 4 ans, puis de nouveau 2 ans, puis 6 ans…
Pour l’anecdote, le Venezuela, grâce à Juan Antonio FALCÓN, fut le premier pays à supprimer la peine de mort en 1865 !

Que peut-on donc tirer à la fin de cette période ?
Derrière de plus ou moins grands chantiers de modernisation (aussi bien sur les infrastructures que sur le fonctionnement de l’État), le Venezuela reste un énorme sac à nœud où la démocratie (droit de vote, liberté d’expressions…) est tout juste naissante (comme dans biens d’autres endroits). Ainsi, le suffrage universel n’est pas vraiment encore appliqué (en France, il vient tout juste d’arriver cela dit !), le fonctionnement de l’État dans ses différentes fonctions est balbutiant et l’idée de nation n’est que très peu existante. Les régions (pays fédéraliste) sont particulièrement disparates, chacune ayant son fonctionnement propre. C’est peut-être ici un des points les plus difficiles pour le Venezuela : il n’y a que très peu de politique national, et pas de structure étatique au niveau national (il y a encore aujourd’hui trois types d’école au Venezuela : les « bolivariennes » qui sont de l’état national, celles des états régionaux et les municipales, sans compter les écoles privées). On peut le dire : il n’y a pas réellement d’état comme on l’entend en France avec les préfets, les écoles (éducation nationale), les services sociaux, la police nationale, et tous les services récemment décentralisés… Certains auteurs d’ici affirment que la démocratie est présente mais qu’il n’y a pas d’état.
Et puis, la découverte du pétrole au début du XX° siècle va également profondément transformer la société vénézuélienne : exode rurale, abandon progressive de l’agriculture, hausse du budget de l’état national…
Cela sera entre autre au centre des politiques et de l’évolution de l’économie de la seconde moitié du XX° siècle.
À suivre…

Rédigé par Job Mesnil, au Venezuela et prof à l'alliance depuis quelques mois

mercredi 9 décembre 2009

La semana del venezolano

Pénurie d'eau, d'électricité, de sucre et de café...
Grève des étudiants, manifestations, séquestrations, barrages policiers, rues fermées, pneus brulés, voitures bloquées, embouteillées, et ça klaxonne de tous côtés, à longueur de journée...
Fermeture annoncée de 4 banques ...
Feux d'artifices de nuit et de journée, ça pétarade dans tous les quartiers, pour se préparer aux fêtes de la Nativité...

Ce matin une tension a envahi l’air, ce matin je sens comme des ondes négatives qui oppressent la ville… et ce malgré le soleil qui rend le Mont Bolivar plus étincellant que jamais…


Et ce n'est que le 1er décembre...


Une semaine a passé...

Les quelques banques annoncées ont réellement fermé (leurs patrons s’étant semble-t-il suffisamment enrichis !?). Le gouvernement a promis de rembourser jusqu’à 10000 BFS aux détenteurs de compte ; dommage pour ceux qui en avaient 15 ou 20000 ! Par crainte que d’autres banques subissent le même sort, les files devant les guichets (qui sont déjà gigantesques en tant normal) se sont encore allongées, les gens préférant, et on les comprend, récupérer leur pécule avant de le voir disparaitre… mais d’autres l’ont bien compris aussi… et certains attendent avec patience et arme en main aux angles de rues pour récupérer les billets des fonds des poches.

Toujours des coupures d'eau mais personne ne sais vraiment pourquoi... alors que pourtant, avec ce qu’il est tombé le mois dernier!…

Idem pour l'électricité, mais voila une nouvelle raison après toutes celles évoquées précédemment, maintenant il semble que outre le fait qu'il y a un surplus de consommation pas assez anticipé par l'Etat (certes on ne peut pas tout faire: améliorer le quotidien des plus démunies en distribuant de l'alimentation quasi gratuite, financer les "comedores" (restos U) gratuits pour les étudiants, acheter des armes...), outre le fait qu'il n'a pas assez plu et que les barrages ne peuvent pas produire assez, après la raison des riches qui ont des piscines et celle des centres commerciaux qui consomment trop, voilà que maintenant c'est la faute de la Colombie qui ne veut plus vendre son électricité à son voisin... Heureusement qu'il y a du pétrole pour les groupes électrogènes et du gaz pour cuisiner...!
Mais après une ou deux semaines durant lesquelles cela semblait s’être arrangé, voilà qu’à nouveau les coupures paralysent la ville, une ou deux fois par jour pour chaque quartier. Si je n’ai pas de bol, je quitte l’alliance dans le noir, et voilà que ça s’éteint "en el Campito", et que comme les indiens autour du feu, nous nous regroupons dans un des chambres autour de la lueur de ma lampe à dynamo, qu’il faut recharger toutes les cinq minutes !!
Hier soir encore, alors que la moitié de la ville était dans le noir, les gens ont sorti les casseroles et sont descendus dans la rue pour protester. Cela a fini par dégénérer, ils s’en sont pris aux centres de paiement de l’électricité, qu’ils ont caillardé avant de s’en prendre aux bâtiments voisins. Tapage, jets de pierres, blocage de l’avenue Las Americas, incendies de pneus et de poubelles, ont fini par attirer un convoi de soldats qui ont calmé tout ca en tirant des balles lacrymogènes sur les façades des immeubles. A suivre…

Plus de sucre depuis quelques semaines... sûrement car le prix d'achat est trop bas pour les producteurs... le café est enfin revenu, après avoir manqué aussi plusieurs semaines , mais ça c'est parce que malgré le grand nombre de plantations, l'Etat, qui contrôle le prix d’achat du grain, le laisse à un prix bien trop bas, et surtout inférieur à ce qu’offre la Colombie. Du coup, le Venezuela produit, mais les vénézuéliens boivent du café estampillé « de Colombia ».

Comme chaque année fin novembre, les étudiants manifestent… chacun a une bonne raison, mais personne ne sait vraiment pourquoi. La raison qui semble tout de même rassembler tout le monde est pour faire arrêter les cours et avoir plus de vacances de Noël. Ça permet de commencer à se bourrer la gueule plus tôt!? Car bien sûr, il n’y a pas de lutte digne de ce nom sans alcool pour alimenter tout ca !
Il semble que cette année l’élément déclencheur ait été la colère d’un étudiant d’ingénierie qui, passant sa thèse et accusé de plagiat par le prof, s’en est pris à celui-ci ainsi qu’à sa voiture… Il n’en fallait pas plus pour que le mot d’ordre de grève soit lancé, que les étudiants bloquent les universités, les avenues, menacent et commencent à tout saccager… la police ne pouvant entrer dans les enceintes des facs, ceux qui veulent encore étudier se retrouvent pris au piège… Le recteur a fini par ordonner la fermeture de l’ingénierie, mais la grogne a gagné les autres antennes. Lundi matin, le mouvement est descendu de l’"Halchicera" pour se concentrer au centre ville. Des opportunistes ont profité de ces perturbations pour séquestrer le propriétaire du supermarché qui fait angle entre l’avenue Las Americas et le viaduc pour réclamer une rançon. D’habitude ils fonctionnent plutôt en menaçant les gens qui passent des petites annonces pour vendre leur maison ou leur voiture, et finissent par les descendre en pleine rue s’ils ne payent pas…
Mais revenons à nos manifestants… lundi donc, ils se sont attaqué à médecine, non loin de l’alliance. Les avenues, fermées par la police, se sont vite transformées en champs de bataille, envahies par les "encapuchados" (qui ne sont en fait qu’une minorité d’étudiants) qui luttaient à coup de pierres, de pneus brulés et de cocktails Molotov contre des flics qui leur tiraient dessus aux balles lacrymogènes. Malgré l’air vicié par ces fumées irritantes, la lutte a duré cinq ou six heures. Les magasins alentours n’ont d’autres choix que de fermer pour protéger leurs marchandises. Aujourd’hui il semble que ca va être pire, le service de bus est suspendu depuis 15h et ils encore là... Et ce malgré que la décision de fermer toutes les universités jusqu’au 11 janvier soit quasiment entérinée.
Affaire à suivre… mais avec tout ça, on ne sait plus quel sont les bruits de balles ou de feux d’artifice…
Noël sans lumière ne sera pas sans bruit !


La tension flotte toujours dans l’air, le désespoir et la peur commencent à se lire dans les yeux de certaines personnes, chacun essaie de trouver une explication à tout ça ou se refugie dans ce qu’il peut pour ne pas y penser…
Heureusement qu’il y a toujours de la bière !


Malgré tout ce que je viens de raconter, plus sur le coup de la désolation de voir comment ce pays s’autodétruit que pour expier une quelconque frayeur interne, Papa, Maman, n’allaient pas croire que le danger guette à chaque coin de rue… Je suis attentive aux conseils des gens qui m’entourent … Mais sentir comment cette ville, ce pays respirent, comment mes voisins tentent de vivre malgré tout et partager ce quotidien ne me laissent forcement pas indifférente… alors je l'écris, certainement avec des inexactitudes dans la narration des faits mais surtout comment je le ressens.

mardi 8 décembre 2009

Atelier cuisine: chuletas en salsa de naranja

Chuletas en salsa de naranja:

En un caldero, se ponen las chuletas, una taza de zumo de naranja, pimienta y salsa inglesa al gusto.
La chuleta = côtelette de porc
Salsa inglesa = Worcester Sauce = La salsa inglesa es un condimento líquido muy utilizado para condimentar carnes. Sus orígenes se remontan al año 1830 cuando los ingleses colonizaban la India.
La receta original de la salsa Worcester fue un secreto por muchos años y sus ingredientes son pulpa de tamarindo, pimientos picantes, anchoas, soya, vinagre, melaza, clavos de olor, ajo y cebolla. La salsa se obtiene de fermentar los ingredientes en vinagre.


Se deja cocinar tapado por media hora. Después, se destapa y se queda sobre el fuego hasta que se seca el jugo. ¡Listo!

Se puede comer con yuca hervida, con rebanadas de queso blanco y queso ahumado, ensalada russia (una mezcla de papas, zanahorias, remolacha, vainita… con mayonesa) y jugo natural de mango.



Yuca = nom latino-americain du manioc africain



Pas d'autre traduction, elle est trop facile cette recette!


¡Buen provecho!
La yuca

mercredi 2 décembre 2009

Ascension du Pico Pan de Azúcar

El parque nacional Sierra de la Culata :
Après avoir attendu la buseta au centre de Mérida entre la avenida 2 y la calle 19, après s’être fait piquer les places parce qu’on ne faisait pas la ‘’cola’’ au bon endroit, et après avoir re-attendu une autre buseta, nous voilà enfin calés, les sacs sur le toit. La route monte, monte, monte sur environ une heure, on quitte peu à peu la strate des arbres et de la végétation luxuriante pour atteindre les dernières maisons del Valle-La Culata à 3000m. La route s’arrête là, et un chemin vert grimpe dans la fraîcheur du páramo.
Le souffle court mais le pas alerte, nous grimpons en quatre heures les 800m qui nous séparent de la cascade. Le paysage se compose essentiellement de vastes prairies, de rares arbres, de quelques vaches et de cours d’eau.
Nous montons le camp au fond de la vallée, profitons d’un dernier rayon de soleil pour nous débarbouiller à l’eau glaciale du torrent, puis allons faire la cueillette de bois au pied de la cascade.
La nuit et le froid arrivent bien vite, le mal de crâne dû à l’altitude aussi. Nous préparons les soupes et plats de pâtes sur l’unique réchaud. Heureusement qu’on avait pensé au rhum et aux ‘’club-social’’ (c’est genre Tuc) pour grignoter en attendant ! Attirés par le feu comme des insectes en manque de chaleur, nous ne nous en éloignons que si nécessaire tant le froid nous saisi déjà jusqu’aux os. Les nuages jouent à cache-cache avec la lune et finissent par nous offrir un spectacle nocturne peu ordinaire : un immense rond parfait se dessine tout autour mais à bonne distance de l’astre nocturne… C’est beau, mais malheureusement moins vital à cet instant que les flammes crépitantes.
21h… bon allez, assez trainé, on va au fond du duvet voir s’il y fait plus chaud ?
Sommeil léger, trop froid aux pieds, je ne sais comment me tourner pour me caler…



6h00, l’énorme bûche nous a gardé suffisamment de braises pour raviver le feu et nous faire croire que ca va nous aider à dégeler un peu… Même le lait chaud et le thé ne sont pas d’un grand secours ; mais déjà, les rayons du soleil commencent à envahir la vallée, prometteurs d’un réchauffement prochain…

La vallée de la Culata

A 7h30, nous cachons les sacs inutiles au milieu des frailejones puis toujours engourdis par le froid, quittons les 3800m pour grimper au plus vite pour rattraper au plus vite le soleil.
Vue sur les 5 Aguilas Blancas y frailejones

Le chemin passe par un sentier sablonneux où se trouvent les plus gros frailejones (hauts de plus de 3mètres !). A 4400m, les frailejones ne poussent plus et nous continuons vers le sommet au travers d’un paysage désertique et sablonneux.
Dernière halte avant le sommet...

Ouahou!!!
A 10h30, enfin le sommet! 4680m ! Nous dominons un paysage lunaire et profitons d’une vue magnifique sur les montagnes, les vallées, les lacs et les hauts pics de la sierra Nevada au sud. Il parait qu’il est même possible, par temps très très clair, de voir jusqu’au lac de Maracaibo au nord, ici sous les nuages...

3 photos pour une vue panoramique du sommet sur 180 degrés



La descente se fait tout schuss puis suit le même chemin que la montée.
4h de marche plus tard, nous revoilà en bas, à attendre la buseta en dégustant un grand verre de fresas con crema… le petit plaisir de la victoire sur le Pan de azúcar !


El pico Pan de azúcar, carte d’identité :
Altitude: 4,680 mètres (15,354 feet)
Localisation: Etat de Mérida, Venezuela, Sierra de la Culata, Andes
Coordonnées: 8°48′N 70°59′W / 8 / 8°N 70.983°W / 8.8; -70.983
Premier ascencioniste: Wilhem Sievers, 5 juin 1885

Le pico Pan de Azúcar est le 9ème plus haut sommet du Venezuela et le 3ème plus haut du parc national de la Sierra de la Culata, avec une altitude de 4640m ou 4680m ça dépend des sites. C’est un ancien "glacier" sablonneux, présentant une végétation basse, semi désertique avec des plantes autochtones en abondance, comme par exemple le frailejon. Le pico Pan de Azúcar est un des pics les plus visités et les plus beaux des Andes vénézuéliennes. Il faut se farcir la montée mais la récompense vaut bien l’effort de l’ascension.

Les 5 sommets de la Sierra Navada, de gauche à droite :
El pico Humboldt : 4942m ; celui de gauche avec le glacier
El pico Bonpland : 4883m ; collé au Humboldt
El pico de la Concha : 4922 m
El pico Bolivar : 4.978 m
El pico El Toro : 4.750 m
El pico El León: 4.743 m




Le frailejón est la plante emblématique des Andes vénézuélienne qui s’enorgueillissent de 45 espèces (sur les 300 recensées dans le monde). Cette plante, de la famille des Edelweiss, est constituée de longues feuilles velues et très douces recouvertes d’une espèce de laine qui la protège du soleil à midi et du froid à minuit. Du coup, bien que l’espèce dans los parques nacionales soit protégée, certains trekkeurs, pas assez prévoyants, n’hésitent pas, le froid venu, à s’en faire de moelleux tapis de sol (Bouh ! Pas bien !...)
Entre septembre et décembre (quelle chance pour moi !) elle illumine le páramo de ses grandes fleurs jaunes. Elles poussent d’un centimètre seulement par an… alors quel âge peut bien avoir celle-ci ?...